Modification des buts
«Il faut préserver l'histoire» - Martin Brodeur Martin Brodeur
30 mars 2005 - Les réactions n'ont pas tardé à la suite de l'annonce voulant que la LNH étudie la possibilité de modifier les buts. Les gardiens Martin Brodeur et José Théodore ont des points de vue bien personnels sur le sujet.
Dans son édition de mercredi, The Gazette, cite « Théo » qui n'aime pas l'idée de jouer avec la dimension des filets. Théodore rentre de Suède où il a défendu les couleurs de Djurgarden. Il estime qu'il serait injuste de demander à tous les gardiens de soudainement changer leur façon de travailler.
« Je joue depuis l'âge de sept ans en protégeant et en calculant mes angles. Je sais que si une rondelle passe à côté de mon bouclier, elle va rater le but. Voilà tout à coup que ça pourrait produire un but. C'est de la m... », a dit « Théo ».
Joint à son domicile au New Jersey, Brodeur a dit qu'il ne fallait pas jouer avec l'histoire si chère aux amateurs de hockey.
« L'histoire est la grande force de notre sport. Il faut éviter à tout prix les changements qui la remettent en question. Je n'aime pas trop l'idée que personne ne puisse jamais égaler ce qu'ont réalisé Wayne Gretzky ou Patrick Roy. Un changement trop poussé affecterait tout le monde ».
Chercher ailleursSi Brodeur affirme que des buts modifiés ne changeraient pas sa manière de les défendre, il croit fermement qu'il faut explorer d'autres avenues plus importantes encore.
« Il y a trop d'accrochage. Ce n'est pas normal de ne pas pouvoir patiner librement. Alors, il faut appliquer le livre des règlements et laisser les joueurs de talent s'exprimer. Quand ils auront la possibilité de patiner à leur guise, on n'aura plus d'excuse pour justifier le manque de production offensive. »
Brodeur a amorcé sa remise en forme en vue du Championnat du monde en chaussant les patins pour la première fois mercredi. Il patinera quatre ou cinq fois d'ici le 12 avril, avant de se rapporter au camp d'Équipe Canada, à Calgary. Il estime que les changements visant à réduire la taille de l'équipement des gardiens n'ont pas donné les fruits escomptés parce qu'il est impossible de diminuer le talent.
« Depuis que les gardiens sont dominants, on a tout essayé. Mais on marque de moins en moins. Au lieu de ça, il faudrait modifier les zones. Par exemple, je crois qu'il serait bon de réduire la zone neutre pour augmenter la distance entre la ligne bleue et le but. Lors d'une attaque à cinq, ça créerait plus d'espace de manoeuvre. Les défenseurs seraient obligés de prendre des risques pour contrer un tir venant de la ligne bleue. »
Brodeur en rajoute. « Il est temps d'éliminer les dégagements interdits. Ça augmenterait la fluidité du jeu. Peu importe la fatigue, si tu as un bon gardien pour manier la rondelle et relancer l'attaque. » Là-dessus, Martin prêche un peu pour sa paroisse!
Préparation et patienceBrodeur participera en fin de semaine à un match-bénéfice présenté sur une glace extérieure, au stade Ivor Wynne de Hamilton. Organisé par Doug Gilmour, il mettra aux prises deux sélections composées de joueurs actifs et de légendes de la LNH.
En attendant, il surveille de près le déroulement des négociations qui reprendront lundi entre les propriétaires et l'Association des joueurs. Brodeur ne croit pas Gary Bettman quand il lance un autre ultimatum. Le commissaire du hockey parle maintenant du 8 avril comme date limite pour parvenir à une entente.
« Bettman parle d'utiliser des joueurs de remplacement. Personnellement, je serai le premier à aller les voir jouer. Que voulez-vous, je m'ennuie du hockey comme tout le monde », a conclu Brodeur, avec un sourire dans la voix.